Histoire d'Oréade. Part.3
Voilà la fin de l'histoire de présentation d'Oréade ma Another Alice
custo.
Depuis le temps que je trainais cette séance sur mon disque
dur, les photos sont prêtes depuis l'automne il manquait que le
texte...voilà qui est fait !
(mieux vaut tard que jamais, ça
m'embêtait de ne pas finir cette série)
Les photos ne sont pas d'une bonne qualité, depuis j'ai un nouveau appareil qu'il me tarde d'essayer sur le tan d'Oréade.
Je remets en lien les deux premières parties.
Je suis donc une Oréade, une nymphe terrestre,
une bâtisseuse, dédiée à la fabrication des pierres précieuses.
J’ai
crée l’or et ce fut ma perte.
Au début nous étions seuls puis
l’homme arriva et nous n’avons pas mesuré quel danger il pouvait
représenter pour l’équilibre.
Les hommes croyaient en nous et nous
aimions nous amuser à leur apparaître provoquant encore plus leur
adoration.
Mes sœurs étaient comme ça, surtout les néréides qui
envoûtaient les marins avec leurs magnifiques chants.
Elles jouaient
des sentiments des hommes et de leur naïveté.
Je n’aimais pas les
hommes, je m’en méfiais et mettais en garde les miens.
Je leur
répétais sans cesse que la méchanceté de ces êtres se retournerait
contre nous quand ils comprendraient que nous nous jouions d’eux et ils
se mettraient en colère et nous chasseraient.
Un jour je croisais un bel et jeune humain qui
semblait désespéré. Il était alchimiste et rêvait de transformer les
pierres en or. Je m’épris de lui, j’étais amoureuse pour la première
fois de ma vie et je me montrais à lui le plus naturellement possible,
persuadée que nos deux peuples pouvaient vivre en paix si la confiance
et l’honnêteté devenaient enfin la base de nos rapports.
J’essayais de rester discrète sur mes pouvoirs,
m’abaissant à son niveau et m’émerveillant de ces talents d’alchimiste
car sans qu’il le sache je transformais à sa place les pierres en or.
Petit
à petit j’étais devenue sa muse, son inspiration car, me disait-il, dès
qu’il était loin de moi son pouvoir n’était plus …et pour cause vu que
de pouvoir il n’avait pas.
J’avais évité d’être une déesse et comme
une muse il me voyait. Qu’importe à ses côtés j’étais heureuse, je me
sentais humaine ou presque.
Bien sur je cachais cette aventure aux miens
qui n’auraient jamais toléré une telle relation. On pouvait s’amuser des
humains, faire en sorte qu’ils nous craignent et nous admirent pour
nous laisser en paix mais en aucun cas avoir d’aventure amoureuse avec
eux, même si certains avaient déjà contourné cette loi et l’avait payé
bien cher.
Cependant dans mon jeune âge, la prudence n’était pas
mon for et un jour alors qu’admirant la bague que mon amoureux croyait
avoir créée pour moi et qu’il venait de m’offrir, je sautillais sur un
chemin, transformant la rosée du soleil en pierres précieuses et les
fils des toiles d’araignées en diamant scintillant, j’entendis un cri.
Il
était trop tard, il m’avait suivie et m’avait vue à l’œuvre. Alors pour
sauver notre amour, je lui dis la vérité, toute la vérité. Il m’écouta
longuement et une fois mon histoire terminée avec des yeux avides et un
rictus qui déformait son visage, il m’ordonna de lui construire une
montagne en or et un palais en pierres précieuses au sommet de cette
montagne, prix de son silence.
Ce fut avec beaucoup de peine que je
m’exécutais, et une fois l’ouvrage terminé il disparut à tout jamais
dans son palais loin de moi.
Jaloux de son pouvoir, les autres hommes lui
firent la guerre et son palais et sa montagne furent démontés pierre par
pierre. La guerre et le pouvoir envahirent le cœur de tous les hommes
comme une tumeur et le sang coula dans ce monde devenu folie. Notre
existence fragile était menacée avec la disparition des forêts et des
montagnes, nos pouvoirs bien que grands ne pouvaient rien contre la
violence. Nous ne savions pas nous battre.
Les miens comprirent que j’avais joué un rôle
dans ce bouleversement des équilibres, vu que j’étais la seule à créer
l’or et les pierres précieuses. Il y eut un procès durant lequel
j’avouais toute mon implication, leur racontant chaque détail de
l’histoire.
Le jugement fut sans appel, puisque j’avais voulu que
les hommes me considèrent comme leur égale j’étais bannie de mon peuple
et mon immortalité devrait hanter le monde des humains à tout jamais.
Je
vis mon peuple quitter les terres envahies de mon enfance, j’ignore
aujourd’hui où ils sont cachés. Jamais depuis des siècles je n’ai croisé
un membre de mon espèce.
Ma vie est solitaire, j’erre dans ce monde
hideux de béton où la nature est rarement sauvage. Je parcours le monde
espérant retrouver les miens pour implorer leur pardon. J’aime revenir
sur le lieu de mon enfance malgré ce qu’il est devenu. Lors de ces
pèlerinages, à la tombée de la nuit, loin des regards j’aime m’enfouir
dans la terre de ma naissance afin de communier avec celle qui renferme
les souvenirs de cette époque où rien ne venait perturber notre
innocence.