Histoire d'Oréade. Part.2
Comme
je vous disais Oréade n’est pas mon vrai nom mais ce que j’étais et ce
que je dois oublier maintenant que je suis bannie de mon peuple. Mais
vous m’appellerez ainsi !
J’étais, ce que les plus anciens
d’entre vous qui n’ont pas oublié l’Ancien temps appelaient une nymphe
ou une divinité des montagnes, une Oréade.
Une nymphe, oui mais bien plus que ça. Laissez-moi conter mon histoire.
Ce que l’on nomme l’Ancien temps, personne ne connait son début mais il était là bien avant que les humains s’emparent des terres que nous avons créées.
Nous sommes des baptiseurs. D’où on vient ? Je ne peux le dire, cela a toujours été un tabou.
Nos
pouvoir étaient immenses, nous commandions les éléments, tous sans
exceptions. Chacun son domaine, les Oréades sont des nymphes
terrestres, nos sœurs aquatiques, les néréides occupaient les rivières
et les torrents et les plus sages d’entre nous s’élevaient jusqu’au
ciel, on les nommait les pléiades.
Ah ! J’aurais aimé être une nymphe céleste pour côtoyer le soleil.
Nous
avions hérités d’une terre vierge, plate dénuée de couleur et nous
passions nos journées à créer tous ce qui aujourd’hui vous entoure :
les arbres, les mers, la couleur du ciel et toutes ses variantes
possibles.
Dans notre hiérarchie je m’occupais des pierres, de leur
forme et de leur couleur. J’aimais ce travail qui me conduisait à
imaginer du plus petit grain de sable à la masse gigantesque qui
deviendrait une montagne avec la complicité d’une de mes sœurs
aquatique.
J’étais respecté par mes créations les plus fines et colorés de toute notre communauté.
J’aimais
ce que je faisais mais une partie de moi avait envie d’autres couleurs
que les terres et les siennes, couleurs de ma peau mais pas de mes yeux
et cheveux.
Oui j’étais attiré par la couleur du soleil et celle des mers émeraude ou d’un ciel d’été.
Je
dépassais donc les frontières de mes attributions pour aller rechercher
des recettes auprès de celles qui s’occupaient de créer toutes ses
magnifiques couleurs.
Et clandestinement au début j’inventai ce que vous appelez les pierres précieuses.
Ma plus belle invention fut l’or....ce fut ma perte aussi.
Mais je garde cette histoire là pour la prochaine fois, j’ai déjà trop parlé aujourd’hui.
Laissez-moi maintenant me reposer.